visite surprise. (romeas)

sur un coup de tête, t'as plié bagages. sur un coup de tête, que t'as confié hazel à sa nounou habituelle pour prendre le premier vol possible en direction d'atlanta. concert improvisé, t'as envie de faire plaisir à tes fans de là-bas, de les surprendre et surtout : t'as envie de voir romeo. tu sais pas pourquoi, c'est comme ça. t'as pas vraiment réfléchi, c'est de manière impulsive que t'as décidé de tout ça, que tu t'es retrouvé à l'aéroport, que t'es monté dans l'avion. les quelques abrutis toujours à ton cul pour savoir c'que tu fais, où tu vas. t'es persuadé qu'en ce moment-même circulent déjà des aperçu, andreas embarquant direction atlanta mais tu t'en fous, toi. t'as fait l'nécessaire, t'as fait ton pur gosse de bourge, pur capricieux quand t'as insisté pour avoir une salle de concert disponible pour le lendemain.
c'est tout c'qui importe - ou presque. tu foules à peine le sol géorgien que des fans t'abordent, qu'ils te demandent des selfies que t'acceptes avec le sourire. t'aimes bien être proche d'eux, pas pour les foutre dans ton lit, non. t'aimes bien être proche de tes fans, de ceux qui font que t'es là où t'en es aujourd'hui. c'est grâce à eux, après tout. t'es pressé, stressé. t'as envie de voir romeo, ouais. t'es sorti de l'aéroport, t'as pris le premier taxi qui passait, déposé tes affaires à l'hôtel et t'as repris un taxi, rapidement. t'as indiqué south eastern
pour aller chez lui. le trajet a été long avant que tu t'retrouves dans la rue, comme un con à envoyer un message à romeo.

andreas à romeo, 15h06. heyyy, devine qui passe par chez toi totalement par hasard ?

andreas, t'es content, comme un gosse. tu vas l'voir et tu vas le faire sourire pendant un moment, ça lui fera du bien et tu l'sentiras un peu plus léger, tu t'sentiras mieux à l'idée qu'il aura été heureux aujourd'hui, demain, l'espace de quelques heures. parce que t'y crois pas, à ses sourires faux derrière la caméra pour te faire croire que ça va, à ses pulls de plus en plus larges. t'es certain que ça va pas, ton instinct te le hurle. tu sais pas, c'est stupide de penser ça alors que si c'n'est les paroles de romeo quand tu l'as ramassé à la petite cuillère plusieurs fois. c'est stupide de t'imaginer, de penser qu'en ce moment t'es si proche de lui et qu'il a sûrement tellement mal en ce moment-même, que tout en lui doit être douleur et crier que tout ce malheur sur lui s'arrête.
si c'n'est une vie sans maman, andreas, t'as pas eu à te plaindre, tu sais pas ce que c'est la tristesse, la galère. tu sais pas ce que c'est que l'inquiétude de pas savoir de quoi demain sera fait. tu t'en fous de tout, tu méprises tout. romeo répond pas, tu vérifies ton téléphone toutes les trente secondes, rien. va-t-il t'ignorer alors que tu as fait tout ce chemin ? ou alors peut-être qu'il est pas là, qu'il est occupé. qu'il veut sûrement pas te voir. andreas, pourquoi t'es là ? pourquoi t'as la sensation qu'il a besoin d'toi ? tu t'occupes jamais de personne, personne à part hazel. c'est vrai, même stella elle a pas autant ton attention.
il répond pas, ça t'inquiète. tu renvois un message, tu finis par appeler, laisser un message vocal. hey, romeo, c'est andreas.
j'ai vu que tu répondais pas alors j'me suis dit que j'allais t'appeler mais faut croire que si je suis sur ta messagerie à cet instant, c'est que t'as pas répondu non plus. j'suis sur atlanta jusqu'à demain au minimum, si ça te dit qu'on passe un peu de temps ensemble. à plus tard. ça t'étonne toi-même, que tu laisses un message. t'aurais vrillé, habituellement, t'aurais pété un câble. mais romeo, il a c'truc qui t'empêche d'être en colère ou quoique ce soit contre lui. pis t'es devant un immeuble, y'a un cri qui t'vient aux oreilles alors qu'une vieille sort d'là en marmonnant que les jeunes sont vraiment bruyants et sans aucun respect de nos jours. et tu sais pas, ça t'intrigue, tu t'laisses guider par l'appel du cœur, l'appel de l'instinct. tu fonces avant que la porte se referme, on t'a longuement dévisagé. un bourge dans un quartier malfamé ça passe pas inaperçu, mais toi tu leur ris presque à la gueule. tu montes les marches dégueulasses et étroites. tu t'enfonces un peu plus. y'a quelqu'un ?! que tu balances, bien fort, parce que les cris cessent pas, ça t'fait flipper, y'a un type qui sort chez lui, qui t'dit de fermer ta gueule, qu'y a déjà assez de bordel et tu parles en vrille, tu l'envoies bouler, tu sors d'tes gonds trop facilement, c'est mal. MAIS DITES MOI CE QUE C'EST QUE CE BORDEL DE MERDE ET POURQUOI VOUS BOUGEZ PAS VOTRE CUL QUAND QUELQU'UN HURLE À LA MORT COMME ÇA ?

inquiétude sans nous, andreas. tu sais pas ce que tu fous ici, dans un immeuble d'un quartier dégueulasse, d'un quartier où ça t'étonnerait même pas que d'la drogue circule. ça tombe pas si mal, faut que tu renouvèles ton stock. tu montes jusqu'à l'étage d'où te semblent venir les cris, t'as laissé tomber l'autre pauvre con. ils ont l'air tous abrutis ici. comment romeo peut vivre dans un quartier pareil ?
il mérite tellement mieux. les cris cessent, tu fixes la porte, sans sourciller. tu sais pas ce que t'attends, mais t'attends. tu perçois des voix, tu perçois une voix déglinguée, probablement un énième alcoolique déchanté. tu restes stoïque, bordel t'as envie d'savoir ce qui s'cache, là, derrière. pis tu sursautes presque parc'que la porte s'ouvre et qu'ton cœur il rate des battements par dizaine quand tu découvres la raison de ta venue ici, la personne qui t'a donné envie de venir ici. il a l'air déchiré, détruit. il a des traces de coups, y'a du sang. bordel, c'est quoi ce canular ? c'est pas halloween ni la saison pour les poissons d'avril, il fait quoi, romeo ? romeo qui baisse les yeux, limite honteux, carrément honteux. il s'laisse glisser contre l'mur, ça t'fend le cœur, ça t'prend aux tripes, ça t'monte d'un coup. poings serrés fort, tellement que tes articulations en sont blanches, mâchoire contractée, tu fulmines et si c'connard bouge pas de ta vue sur le champ plutôt que de geindre, tu lui repeinds la gueule. tu fonces, sans réfléchir, tu l'bouscules, l'présumé daniel à la con qui fait souffrir l'garçon assis, là, tellement brisé. tu l'pousses d'toutes tes forces. c'est quoi ton problème espèce d'enfoiré de merde ? tes yeux l'transpercent de toute part, le quittent pas. fous. lui. la. paix. tu l'retouches je te promets de faire en sorte qu'tu sois pu en état d'copuler jusqu'à la fin d'tes jours. ça part en vrille, dans ta tête, tu t'tournes vers romeo. pourquoi tu m'as rien dit ?! ça t'sidère. il a pas confiance en toi ? pourquoi il laisse faire ça ? pis quand t'as l'attention détournée vers l'brun parterre, l'autre réplique par les coups auxquels toi tu réponds par plusieurs crochets. vas te faire foutre. t'en profites, t'as le dessus, tu déverses toute la haine que t'as contre ce fils de pute actuellement, puis tu t'arrêtes soudainement. non. t'es la venu pour te battre. tu t'relèves, t'as des petits bobos par ci par là, certainement moins que romeo en tout cas. romeo dont tu saisis la main pour l'inciter à se relever. viens, on s'tire d'ici, ça va aller.

j'suis désolé, qu'il a dit. désolé de quoi ? désolé d'être avec le pire connard sur terre ? désolé d'avoir rien dit ? tu saisis pas, tu veux pas le laisser ici, tu peux pas. tu sens sa tristesse, tu sens sa fragilité et tu doutes pas qu'il suffirait de peu désormais pour que l'autre con parvienne à le détruire définitivement. non. il a pas le droit de s'infliger ça, tu peux la l'laisser faire ça. t'as aucune idée d'pourquoi, mais c'est sûrement comme ça. tu lâches pas sa main, tu t'accroupis pour être à son niveau. s'il te plait.. viens avec moi, reste pas ici, tu mérites tellement mieux que tout ça.. il est doux, romeo, il est gentil. tu comprends pas qu'on s'attaque à lui. fais moi confiance.. et là il t'sort les mots qui résonnent en toi, les mots qui l'font exploser si bien que tu perçois bientôt ses larmes. regarde-toi.. c'est pas juste une grosse dispute,
c'est pas vrai.. j'veux pas te laisser ici en ayant sur la conscience de pas savoir si demain tu seras encore là ou que t'auras abandonné sous ses coups. t'es franc, sans doute un peu trop, mais c'est les mots qui viennent comme ça, t'es pas doué dans ce genre de situation, t'es pas l'meilleur mais t'es prêt à essayer. viens au moins soigner tout ça, d'accord.. ? tes prunelles émeraudes cherchent ses pupilles, tu tentes d'ancrer son regard dans le tien, tu veux qu'il comprenne que jamais tu lui feras comme lui, que tu lui veux que du bien. laisse moi t'aider romeo. que tu tentes encore, coûte de coûte. il s'excuse encore, tu viens t'installer à ses côtés. je te laisserai pas tomber..

doux, attentionné, peut-être pas tant. patient ? non plus. ça t'étonne toi-même que tu réussisses à garder autant ton calme face à romeo, que t'exploses pas devant son refus d'en profiter pour s'échapper de cette vie minable que lui fait vivre son petit-ami si on peut l'appeler comme ça, ce tocard de merde. tu sais pas pourquoi ton coeur il part en vrille quand tu l'vois dans un état pareil, il est pas comme ça, le romeo de skype. le romeo de skype, il fait l'costaud, il sourit même si tout va mal. non pas que tu préfères ce romeo là, non. simplement que découvrir une réalité qu'il te cache depuis bien trop de temps même si certains jugeraient ça peu, ça t'met un coup. ta main prise qui lâche la sienne dans un réflexe que tu réserves habituellement aux larmes de ta petite fille, parce que t'es pas d'ceux qui consolent, t'es d'ceux qui font pleurer normalement (cc leandre). pourtant, de tes pouces tu viens chasser les larmes sur ses joues, tu l'quittes pas des yeux. ne t'en fais pas, je suis sûr que raphael et ta sœur sont en sécurité, je vais rester avec toi jusqu'à que tu ailles mieux et que tu sois en mesure d'aller le récupérer, d'accord ? c'est dur pour toi, de trouver les mots justes. c'est nouveau, tu fais d'ton mieux. tu peux pas l'laisser dans un état pareil, ça aurait été quelqu'un d'autre, tu l'aurais fait. mais y'a un truc qui te hurle que lui, tu peux pas lui faire ça. t'as pas le droit de l'abandonner. puis tu sens les bras de romeo autour de toi, son visage enfoui contre toi et tu viens l'enlacer de tes bras, en essayant de n'pas lui faire plus mal, de n'pas l’abîmer plus qu'il l'est déjà. j'ferai tout pour te sauver, j't'abandonnerai pas, j'te le promets. que tu réponds, en appuyant sur tes derniers mots, sans le quitter du regard. t'as sûrement des affaires à récupérer, non? tu veux un coup de main, si jamais ?

pardonner. une chose que tu sais pas faire, encore une fois. bordel, tu sais faire quoi, toi dans ta vie ?
pas grand chose, visiblement, à part pousser la chansonnette et t'occuper de hazel à peu près correctement. t'as du mal à saisir comment romeo peut se laisser faire, ainsi, comment il peut ne pas riposter. pourquoi il fait rien ? au pire, ce type finirait en prison et ce serait mieux pour raphael et romeo. t'as du mal à comprendre, toi. sûrement parce que t'as jamais été réellement amoureux, qu't'es trop con pour savoir te dévouer corps et âme à quelqu'un, par amour. donner ton cœur sans rien attendre en retour. on t'a pas appris, andreas. on t'a même pas appris à filer droit. t'as envie d'le secouer, le brun dont les mirettes sont aussi bleues que rougies. t'as envie de le secouer, savoir ce que c'est que son problème, pourquoi il se laisse aller de la sorte. il te verra pas dans cet état, d'accord ? j'suis pas médecin mais j'vais faire mon possible pour soigner et limiter les dégâts, ok ? que tu lui demandes sans réellement trop lui demander. tu le laisseras pas dans cet état, pas question. tu l'vois qui se calme peu à peu, qui redescend, et ça t'rassure quand même, tu t'dis que t'es peut-être pas là pour rien, que c'est pas un hasard.pis lui, qu'il est pas en mesure d'retourner dans l'appartement récupérer ses affaires, et il s'met à s'rejeter la faute, ça t'insupporte, alors que ses yeux sont déjà plantés dans les tiens, tu fais en sorte qu'ils n'les quittent pas. stop, stop, stop. j'suis pas d'accord, c'est pas de ta faute. romeo, t'es pas son larbin, ni son punching-ball, il a pas le droit de te flanquer des raclées sous prétexte que tu veux vivre, sortir comme tout le monde et qu'son équipe a perdu. t'imagines ? c'est comme si.. et c'est dur à imaginer ça, toi-même, parce que jamais tu seras capable d'une telle horreur, tu inspires profondément parce que ta fille, c'est ton point sensible, vulnérable, que tu tuerais quiconque oserait lui faire du mal. c'est comme si à chaque article clash dans les journaux ou après une mauvaise soirée, j'allais fracasser ma fille pour défouler mes nerfs - bordel que j'pourrais jamais faire ça à hazel. c'est du grand n'importe quoi, c'est pas une excuse romeo.. tu t'redresses doucement, l'incitant à faire de même. aller, viens, on va soigner tout ça et tu vas te reposer.